Groupement foncier forestier (GFF) : Qu’est-ce que c’est ?

Les groupements fonciers forestiers (GFF) sont de plus en plus populaires auprès des investisseurs soucieux de la préservation de l’environnement et de la gestion durable des ressources naturelles. Mais qu’est-ce qu’un GFF exactement ? Comment fonctionne-t-il ? Quels sont ses avantages fiscaux et ses impacts environnementaux et sociaux ? Quels sont les défis et les précautions à prendre avant d’investir ? Cet article répondra à toutes ces questions. Nous espérons que cet article vous aidera à mieux comprendre ce que sont les GFF et à prendre une décision éclairée quant à votre participation à un tel projet.

 

 

Comment fonctionne un groupement forestier ?

Le Groupement Foncier Forestier (GFF) est une structure d’investissement permettant à des particuliers de regrouper leurs ressources financières pour acquérir et gérer collectivement des biens forestiers en France. Ainsi, les associés détiennent des droits de propriété sur les parcelles forestières incluses dans le groupement et perçoivent des revenus proportionnellement à leur apport en capital. Dans le même temps, ils bénéficient d’une administration collective professionnelle assurée par un gestionnaire désigné, spécialiste de la sylviculture. Chaque année, les revenus issus de l’exploitation des bois et forêts, des droits de chasse et de pêche, sont distribués aux associés au prorata de leur participation dans le capital de la société. Comme on peut le voir, cela se rapproche beaucoup du principe des SCPI.

 

Les avantages du GFF

Un Groupement Foncier Forestier présente plusieurs avantages pour les investisseurs intéressés par la diversification de leur portefeuille d’actifs fonciers et immobiliers.

Tout d’abord, il permet de mutualiser les ressources financières des associés, ce qui facilite l’accès à l’investissement forestier. Les coûts d’acquisition et de gestion sont ainsi répartis entre les membres. Ainsi, contrairement à l’achat en direct d’une forêt, pour laquelle il faut disposer de moyens financiers importants, planifier des travaux d’aménagement, d’infrastructures, de plantation, d’entretien et d’abattage sur des décennies, investir dans un GFF ne nécessite que quelques milliers d’euros de capital de départ.

Ensuite, en investissant dans des biens forestiers, les associés bénéficient d’un actif tangible et non corrélé aux marchés financiers traditionnels. Cela peut constituer une stratégie de diversification intéressante pour les investisseurs.

De plus, l’administrateur du groupement dispose des compétences nécessaires pour entretenir et valoriser les massifs, bois, terrains et installations acquis, en mettant en œuvre des pratiques de gestion durable et en optimisant les revenus générés par l’exploitation des ressources.

 

Les risques potentiels liés au GFF

Comme tout investissement, le GFF comporte des risques.

D’une part, la mise en valeur des biens forestiers comporte des défis, tels que les aléas climatiques, les maladies ou les ravageurs pouvant affecter la santé des arbres. Ces risques peuvent impacter la productivité des forêts et, par conséquent, les rendements attendus.

D’autre part, la valeur du parc forestier peut varier en fonction des fluctuations du marché du bois, des produits dérivés et des autres ressources forestières. Les associés doivent être conscients de ces fluctuations et des risques potentiels associés à l’évolution des prix.

Par ailleurs, les activités sylvicoles sont soumises à des réglementations spécifiques, notamment en termes de gestion durable, de protection de la biodiversité et d’utilisation des ressources naturelles. Les évolutions législatives et réglementaires peuvent avoir un impact sur l’administration et les avantages fiscaux liés au GFF.

Enfin, ces actifs sont peu liquides. En effet, pour revendre ses parts, un associé doit attendre qu’un acheteur se présente pour les acquérir, ce qui peut prendre un certain temps.

 

Qui peut être associé d’un groupement forestier ?

Les particuliers peuvent devenir associés. Ils peuvent être des investisseurs individuels cherchant à diversifier leur patrimoine ou des membres d’une même famille souhaitant se regrouper pour acquérir et gérer collectivement des biens forestiers.

De plus, les sociétés peuvent aussi se porter acquéreurs et entrer au capital. Cela peut inclure des entreprises, des associations, des collectivités territoriales ou des organismes publics ayant des objectifs liés à la forêt ou à la préservation de l’environnement.

 

Les modalités de gestion des biens forestiers

La gestion des terrains, bois et forêts au sein d’un Groupement Foncier Forestier (GFF) repose sur des modalités spécifiques visant à assurer une exploitation responsable et durable.

Tout d’abord, le gestionnaire du GFF constitue un patrimoine de massifs forestiers répartis un peu partout en France, constitué d’essences variées et situés dans des environnements différents (pluviométrie, sols, etc.). En effet, la diversification est la clé de tout investissement.

Ensuite, il met en œuvre des pratiques de sylviculture adaptées, en veillant à la régénération des peuplements, à la préservation de la biodiversité et à la protection des sols. Il veille également à la gouvernance des risques liés aux incendies, aux maladies et aux parasites.

De plus, l’organisation des coupes forestières est planifiée de manière à garantir une exploitation raisonnée des ressources. Des techniques telles que la sylviculture irrégulière ou la sylviculture proche-nature sont souvent privilégiées pour favoriser la diversité et la résilience des écosystèmes forestiers.

Par ailleurs, l’administrateur met en place des partenariats avec des acteurs locaux, tels que les exploitants forestiers, les scieries ou les entreprises de transformation du bois. Cela permet d’optimiser la valorisation des bois produits par les parcelles forestières du groupement.

Enfin, il est chargé d’assurer la communication et la transparence vis-à-vis des associés. Il doit leur fournir des informations régulières sur les activités, les résultats obtenus et les décisions prises. En outre, il est responsable de la tenue des registres comptables et de la gestion administrative du groupement.

 

Quelle est la différence entre GFI et GFF ?

Les Groupements Forestiers d’Investissement (GFI) reposent sur le même principe, à ceci près que :

  • Le nombre d’associés n’est pas limité à 150 ;
  • Les GFI doivent bénéficier d’un agrément de l’Autorité des Marchés Financiers ;
  • La responsabilité des associés d’un GFI est limitée au montant de leurs apports respectifs.

 

Comment investir dans un groupement forestier ?

Pour investir dans un groupement forestier, voici les étapes à suivre :

  • Recherche et sélection : Identifiez les structures existantes en vous renseignant auprès des organismes spécialisés, des professionnels du patrimoine ou en effectuant des recherches en ligne. Analysez les caractéristiques de chaque groupement, tels que la diversité du parc foncier et forestier détenu dans toute la France, la stratégie de mise en valeur, les performances passées, les frais associés, etc.
  • Évaluation et analyse : Évaluez les avantages et les risques liés à chaque société. Analysez les perspectives de valorisation des biens forestiers, les rendements potentiels, les contraintes réglementaires, ainsi que les critères environnementaux et sociaux du groupement. Consultez les documents d’information et les rapports disponibles pour vous aider dans votre analyse.
  • Contact et échanges : Prenez contact avec les administrateurs pour obtenir des informations supplémentaires. Posez des questions sur la gestion du groupement, les modalités d’association, les obligations des associés, les perspectives de rentabilité, le cours du bois, le prix des parts, les frais, etc. Assurez-vous de bien comprendre les conditions et les engagements liés à votre entrée au capital.
  • Souscription et investissement : Si vous décidez de vous lancer dans ce type de placement, vous devrez signer un contrat de souscription. Ce contrat précisera les modalités de votre investissement, telles que le montant à investir, les échéances de paiement, les droits et les obligations associés, etc. Veillez à lire attentivement et à comprendre tous les termes et conditions du contrat avant de le signer.
  • Suivi et participation : Une fois associé, vous serez régulièrement informé de l’organisation et des activités du groupement. Vous recevrez des rapports et des comptes rendus sur l’état des biens forestiers, les opérations réalisées, les résultats financiers, etc. Assurez-vous de participer activement aux assemblées générales et aux décisions collectives, en exprimant vos opinions et en votant sur les sujets importants.

Nous vous recommandons fortement de consulter un conseiller financier ou un professionnel de l’immobilier spécialisé dans les investissements forestiers pour obtenir des conseils personnalisés et éclairés avant de prendre toute décision d’investissement.

 

Les avantages fiscaux liés au Groupements Forestiers

En tant qu’associé d’un Groupement Foncier Forestier (GFF), vous pouvez bénéficier de certains dispositifs fiscaux incitatifs. Ces mesures visent à encourager l’investissement dans les forêts et à favoriser leur gestion durable. Voici quelques-uns de ces avantages fiscaux.

Une réduction d’impôt sur le revenu

Selon les conditions prévues par la loi, vous pouvez bénéficier d’une réduction d’impôt sur vos revenus de 18% du prix d’acquisition ou de souscription de parts sur le marché secondaire, dans la limite de 5 700 euros pour une personne seule et 11 400 euros pour un couple. De plus, le détenteur doit s’engager à conserver ses parts au minimum huit ans. En revanche, ce plafond est beaucoup plus important pour une société nouvellement créée, avec 50 000 euros pour une personne seule et 100 000 euros pour un couple. Par ailleurs, le contribuable doit détenir ses parts au minimum cinq ans.

Une exonération de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI)

Les bois, forêts et parts de groupements forestiers sont exonérés pour 75% de leur valeur. Cela signifie que vous n’avez à déclarer que 25% de ce montant dans le calcul de votre impôt sur la fortune immobilière, ce qui peut constituer un avantage important pour les personnes soumises à cette taxe.

Un régime fiscal avantageux en cas de succession ou de don

La transmission des parts par héritage ou par donation donne lieu à une exonération de 75%.

La fiscalité attachée à la vente des parts

Lors de la vente de vos parts, vous pourriez être soumis à une taxation sur la plus-value immobilière réalisée. La plus-value correspond à la différence entre le prix de cession des parts et leur valeur d’acquisition. Il est donc essentiel de bien évaluer les conséquences fiscales potentielles avant de procéder à une cession. Toutefois, un abattement en fonction de la durée de détention peut s’appliquer en cas de cession des parts détenues depuis plus de cinq ans. Cela permet de réduire la plus-value imposable et donc d’augmenter le rendement de votre placement.

N’hésitez pas à vous renseigner auprès d’un conseiller fiscal spécialisé pour obtenir des informations précises et actualisées sur les avantages fiscaux liés au GFF, ainsi que sur les implications fiscales spécifiques à votre situation personnelle.

 

Récapitulatif des principaux points abordés

Après avoir exploré les différentes facettes du GFF, voici un résumé des informations clés :

  • Le Groupement Foncier Forestier (GFF) est une forme d’investissement immobilier permettant d’accéder à la propriété forestière, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux et en contribuant à la préservation de l’environnement. Contrairement à l’acquisition d’une forêt en direct, il mobilise peu de capital et ne nécessite pas de connaissances particulières en sylviculture.
  • Les critères de sélection des propriétés forestières incluent la localisation, la qualité des boisements, le potentiel de valorisation et la prise en compte des aspects environnementaux.
  • Le gestionnaire a la responsabilité d’acquérir et de gérer les biens forestiers, d’assurer leur valorisation et leur préservation, ainsi que de garantir la transparence et la communication avec les associés.
  • Pour investir dans un GFF ou un GFI, il est recommandé de réaliser une étude approfondie, de diversifier les investissements, de suivre régulièrement la gestion et de recourir à des experts avant de se lancer dans ce type de placement.
  • Il bénéficie d’une fiscalité avantageuse, avec une réduction d’impôt sur le revenu, une exonération partielle de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) et la possibilité de transmission par donation ou succession du patrimoine forestier.
  • Il contribue à la préservation de l’environnement en favorisant la biodiversité, en protégeant les ressources naturelles et en participant à la capture du carbone. En outre, il a un impact socio-économique positif en créant des emplois locaux et en valorisant les produits forestiers.
  • Il est absolument essentiel de prendre des précautions pour minimiser les risques liés à la détention de massifs forestiers, aux fluctuations du marché et aux évolutions réglementaires. Cela nécessite une étude approfondie, la diversification des investissements et un suivi régulier des résultats et activités de la société gestionnaire.

 

Conclusion

Le Groupement Foncier Forestier (GFF) offre une opportunité d’investissement intéressante alliant propriété forestière, avantages fiscaux et contribution à la préservation de l’environnement. En prenant des précautions adéquates et en étant bien informé, vous pourrez profiter des avantages offerts par le GFF tout en minimisant les risques potentiels.

N’hésitez pas à approfondir vos recherches et à consulter des professionnels pour obtenir des conseils adaptés à votre situation personnelle avant de prendre une décision d’investissement.

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